On dit «Tong» ou «thong», «Flip Flop» ou «slaps». Et on se les arrache. Cette année davantage que les étés précédents, les sandales avec passe pouce font un raffut d'enfer. A l'heure des comptes post-soldes, les distributeurs se frottent les pieds de satisfaction: «Tongs et sandales ont représenté cette saison 50 % de nos ventes dans la chaussure, constate le directeur du nouvel Etam de la rue Rivoli de Paris, Igor Agla. Et tout a été vendu dès la première semaine des soldes.» Même enthousiasme chez le japonais Muji, qui étrennait sa collection cette année. A 45 francs pièce (6,8 euros), les 300 paires de tongs en mousse en rayon dans un magasin du 1er arrondissement se sont envolées. Le constat est identique chez André, qui a écoulé l'intégralité de ses trois modèles à 199 francs (30 euros).
Unanimité. De fait, cette année, tous les chausseurs ont mis ce produit à leur catalogue. Et, des foires à 10 francs aux quartiers huppés, tous les portefeuilles se sont ouverts. Les tongs à fleur d'«Un dimanche à Venise» vendues pour la modique somme de 1250 francs (190 euros) sont toutes parties. La gamme de prix est devenue large. Il y a quelques années, on n'avait guère de choix qu'entre la tong d'hypermarché à 19,90 francs ou la plus élitiste Kenzo autour de 600 ou 700 francs.
Effet de mode ou conversion définitive des Français? «Je n'en sais rien, dit Eric Maydew, PDG de Bishoes. Nous, on a toujours été tongs.» Traduisez, il en porte quotidiennement et a fabriqué sa première paire e