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Libération

La France n'a pas le gène du profit

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Ses deux principales entreprises de biotechnologie s'enlisent.
publié le 6 août 2001 à 0h20

Ce n'est pas de l'Internet et pourtant cela y ressemble drôlement. Sur le plan boursier en tout cas. On croyait les dégringolades d'actions réservées aux dot. com et aux entreprises des télécom. C'était oublier un peu vite les deux stars françaises de la biotechnologie créées au début des années 90: Genset et Transgène. Depuis janvier, la première a chuté de plus de 90 %, la seconde de 65 %. Le lendemain de l'annonce des résultats semestriels de Genset, l'action a perdu 17 %, puis encore 12 % le jour suivant. A ce niveau-là ce n'est plus une chute, c'est de l'acharnement. Le prix de Genset en Bourse (40 millions d'euros) est maintenant équivalent à sa trésorerie. Ce qui signifie que la valeur de l'entreprise, de ses chercheurs, de ses brevets est aujourd'hui en gros évalué à zéro. Victime par ricochet de l'éclatement de la bulle de l'Internet, le petit secteur des biotechs a du mal à ramer tout seul à contre-courant. «Pour résister à la baisse des valeurs technologiques, il faut avoir une très belle histoire à raconter. Et pour l'instant ni Genset ni Transgène sont dans ce cas-là», assure un analyste. Le directeur financier de Genset, John Varian, ne se cache pas derrière son petit doigt. «Certes, le contexte général n'est pas porteur, mais Genset a un gros effort à faire pour retrouver la confiance du marché», concède-t-il.

Transformation. Il y a deux ans, le spécialiste du génome humain faisait encore figure de petit génie français. L'entreprise embauchait à tour de bras. E