Menu
Libération

Les PME nippones tremblent à l'annonce des réformes

Article réservé aux abonnés
Le fossé avec les grands groupes risque de se creuser.
publié le 6 août 2001 à 0h20

Osaka envoyé spécial

La chambre de commerce et d'industrie (CCI) d'Higashi-Osaka (Osaka-Est) aurait bien besoin du lifting que le Premier ministre japonais Junichiro Koizumi veut imposer à l'économie de l'archipel. Au salon de réception, les fauteuils sortent d'un catalogue d'ameublement des années 60. En vitrine, de vieux cadeaux échangés avec des villes jumelées dorment sans attirer l'oeil du visiteur: un raccourci saisissant de ce Japon archaïque que l'énergique chef du gouvernement nippon, renforcé dimanche par sa victoire aux élections sénatoriales, affirme vouloir changer «coûte que coûte».

Plancher crevé. Koizumi doit maintenant passer à l'acte. Ses discours en faveur d'une élimination accélérée des mauvaises dettes des banques, d'une réduction des dépenses publiques et d'une privatisation du système postal n'attendent plus qu'un calendrier. Le taux de chômage au Japon a de nouveau grimpé en juin pour atteindre 5 %, son record historique. L'indice Nikkei de la bourse de Tokyo a encore crevé son plancher, clôturant lundi à son plus bas niveau depuis seize ans. Même si à Tokyo, les Japonaises font la queue devant le nouveau magasin Hermès du quartier chic de Ginza, la récession s'installe.

«La plupart des chefs d'entreprise de notre arrondissement ont voté pour Koizumi et pour les réformes malgré les difficultés qu'elles risquent d'entraîner, confirme Toshihiko Naruse, le directeur de la CCI. Ils comprennent que le "modèle" japonais en vigueur jusque-là n'a pas d'avenir.»