Le Palm Pilot incarnait jusqu'ici l'histoire d'une réussite industrielle sans précédent. Son fabricant le clamait haut et fort. Jamais on avait vu un produit électronique au développement si rapide: dix-huit mois pour atteindre le premier million d'exemplaires écoulés. Mieux que le Walkman de Sony, le PC d'IBM, le téléphone portable ou le téléviseur couleur. S'est développé ces dernières années un étrange phénomène de mode: des cadres dirigeants habituellement rétifs à l'informatique se devaient d'avoir la petite tablette grisâtre en poche pour consulter ou tenir à jour leur emploi du temps et leur carnet d'adresses. Et il était de bon ton de pouvoir beamer (transmettre) sa carte de visite électronique en accolant son engin à celui de son voisin. Le produit avait été lancé en 1996. Aujourd'hui, le nombre d'utilisateurs est estimé à 13 millions.
Dégringolade. Mais voilà que le succès se transforme en dérapage tout aussi impressionnant. En panne d'innovation, englué dans les erreurs de gestion et confronté à la concurrence des plus grands noms de l'industrie (Microsoft, Compaq), Palm s'est séparé du quart de ses effectifs et voit fondre ses ventes. Les études catastrophiques s'empilent. Lundi, la société d'études Dataquest annonçait que la firme avait écoulé moitié moins de produits au deuxième trimestre 2001 par rapport au premier (900 000 unités contre 1,8 million). Dans le même temps, les ventes du modèle iPaq de son principal concurrent, Compaq, produit équipé du logiciel d