Entre pessimisme de circonstance et optimisme volontariste, que choisir? La Banque centrale européenne a opté hier pour une troisième voix bien à elle: le brouillard. Ainsi donc la conjoncture actuelle se caractériserait par «une incertitude accrue de la croissance économique dans la zone euro au second semestre 2001». Stagnation? Affaissement? Récession? Non, dit la BCE: décélération. Et dans le flou d'une croissance européenne émolliente, et d'une économie américaine à l'essoufflement beaucoup plus contagieux que prévu, elle confirme sa politique monétaire. Autrement dit, ne pas changer de credo: maintenir la pression sur les prix et éviter tout dérapage inflationniste. «L'orientation actuelle est appropriée pour garantir la stabilité des prix sur le moyen terme», rappelle-t-elle ainsi dans son rapport mensuel d'août.
Contorsionnisme. Les analystes des marchés, très à la peine ces jours-ci avec la pluie de «résultats décevants» qui plombent les bénéfices des entreprises et grignotent les portefeuilles (les marchés européens sont revenus hier à des niveaux du début d'année), n'ont évidemment pas manqué d'alimenter les pressions et les spéculations sur «l'immobilisme» de l'institut monétaire. Toujours très prompts à égratigner une Banque, qui, selon eux, rechigne à baisser ses taux d'intérêts pour relancer la machine économique, ils ont quand même quelques raisons de ne pas désespérer. «Dans le même temps, souligne ainsi la BCE dans son rapport, il est nécessaire d'examiner d