Que les organismes géné tiquement modifiés (OGM) n'aient pas bonne presse auprès des consommateurs, on le savait déjà. La synthèse, publiée le 31 juillet, des 56 débats publics organisés sur le sujet entre le 15 septembre et le 30 octobre 2000, à la demande du secrétaire d'Etat à la Consommation, par trois associations de consommateurs Consommation, logement, cadre de vie (CLCV), Familles rurales, et Union féminine civique et sociale (UFCS) ne fait que le confirmer. «Quatre ans après l'introduction des OGM dans leur alimentation, les consommateurs se sentent pris pour des cobayes et refusent le fait accompli», notent les associations dans leurs commentaires.
Inquiétudes. Et c'est vrai que les propos ou interrogations rapportés révèlent une incroyable série d'inquiétudes. Pêle-mêle: «Il aura fallu vingt ans pour reconnaître la nocivité des pesticides, fera-t-on de même avec les OGM?» Ou: «Lorsque les ennemis des cultures seront devenus résistants aux OGM, quelle sera la suite?» Ou encore: «Pourquoi les OGM s'inscrivent-ils dans une logique productiviste alors que nous surproduisons déjà?» Et: «La filière bio c'est la santé. Si les OGM la font disparaître, sur quels aliments pourrons-nous compter pour manger sainement?» Des centaines de questions, touchant tous les domaines, l'agriculture, l'environnement, la consommation, les réglementations. Mais toutes colorées de la même méfiance. «Il y a une volonté d'instiller des OGM dans notre alimentation, afin de nous y habituer e