Plus rien ou presque n'est tabou chez Bayer depuis le retrait de son médicament anticholestérol (Baycol/Lipobay), qui, selon un dernier bilan, aurait entraîné la mort de 52 personnes dans le monde. Lors d'une conférence de presse hier, le président du directoire du groupe chimique allemand, Manfred Schneider, a même laissé entrouverte la porte d'une cession pure et simple de sa division pharmaceutique. Certes cette perspective n'est pas imminente mais elle figure désormais parmi les possibilités «théoriques», a admis Schneider.
Dans l'immédiat, le patron de Bayer préférerait se contenter d'une «coopération dans le domaine de la pharmacie». Ce qui, dans ce groupe viscéralement attaché à son indépendance, est déjà en soi une révolution. Jusqu'ici, il n'était pas question de partager quoi que ce soit avec quiconque. Et encore moins question de perdre une parcelle de contrôle sur l'une des activités du groupe. Or hier, Manfred Schneider se félicitait que «des candidats à une coopération» se soient déjà manifestés. Dont deux entreprises pharmaceutiques de renommée.
Jusqu'ici Bayer n'avait qu'une religion: celle des quatre piliers (chimie, santé, polymères et agrochimie). Il est même, à l'exception du néerlando-suédois Akzo Nobel, le dernier européen du secteur à suivre cette stratégie «multipattes». Tous ses concurrents se sont recentrés sur l'une ou l'autre des activités à l'image de BASF qui a vendu sa pharmacie ou d'Aventis qui s'apprête à se délester de son agrochimie.
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