Air Afrique s'offre un scénario à la Phénix. Criblée de dettes, la compagnie africaine va s'éteindre pour mieux renaître de ses cendres. Pour ce faire, ses Etats actionnaires (1) ont décidé hier de mettre en liquidation la compagnie aérienne et de créer la «nouvelle compagnie Air Afrique». Une renaissance au forceps : il a fallu dix heures de huis clos à Brazzaville (Congo-Brazzaville) lors d'un énième sommet «de la dernière chance» (Libération du 14/08) pour que la «solution rationnelle» tant vantée voie le jour. Sans surprise, elle consacre le retour en force d'Air France aux commandes. La compagnie française est désormais propulsée actionnaire principal est «partenaire stratégique, commercial et technique». Ce qui consacre l'implication directe de Paris dans le dossier. En juin, les présidents ivoirien et sénégalais s'étaient rendus à l'Elysée pour convaincre la France de «faire un geste». «Nous avons travaillé dur ; Air Afrique ne mourra pas», s'est félicité Laurent Gbagbo, président ivoirien.
Le destin d'Air Afrique est simplement entre les mains d'Air France. Comme le laissait entendre le plan soumis aux chefs d'Etat et de gouvernement africains, le groupe français détiendra 35 % de parts (au lieu de 11,84 %), les Etats membres 22 % (contre 68,44 %), les institutions financières africaines 38 %, et le personnel d'Air Afrique 5 %. A l'arrivée, Air France devra débourser 76,22 millions d'euros pour constituer le «fonds de roulement» de la nouvelle compagnie. Et les pays d