Cela n'est pas encore la récession mais cela y ressemble. L'Allemagne a connu une croissance zéro d'avril à juin 2001. Selon un rapport publié hier par la Bundesbank, «le produit intérieur brut réel au deuxième trimestre est resté à peu près au même niveau que le premier trimestre, en données corrigées des variations saisonnières». Cette mauvaise nouvelle était attendue par les experts. Elle a même surpris positivement certains, comme l'institut de conjoncture berlinois DIW, qui avait carrément parié sur une croissance négative sur la période.
Mais ce surplace ne fait pas bonne figure dans la première économie de la zone euro. Et l'avenir ne s'annonce pas meilleur alors que les entreprises allemandes annoncent à tour de bras des plans sociaux. Le dernier en date est celui d'Opel (cf. Libération d'hier), qui n'a pas encore indiqué le nombre de licenciements. Il suit ceux de Bayer (4 000 emplois supprimés), BASF (4 000), Siemens (10 000), Infineon (5 000)...
La Banque centrale allemande ne veut cependant pas s'affoler. L'Allemagne connaît certes une «phase difficile», reconnaît l'institut d'émission, mais il devrait y avoir «un rebond l'année prochaine sous l'impulsion de la consommation des ménages, atone jusqu'ici, qui profitera du reflux de l'inflation». Un scénario optimiste, qui repose sur un facteur de taille : un rétablissement de l'économie américaine. Or, reconnaît la Buba, «il n'y en a pas de signes clairs à l'heure actuelle». Bref, l'Allemagne peut s'attendre à des pr