Après la boulimie vient le temps de la digestion. Les plus grands groupes français, issus de divers secteurs, s'étaient lancés à fond dans le Net: communication (Lagardère, Vivendi Universal), télécoms (France Télécom), investissement (Europatweb, filiale du holding Groupe Arnault), distribution (PPR, propriétaire de la Redoute et de la Fnac). Pendant deux ans, ils ont multiplié les investissements, monté des filiales, embauché des équipes, annoncé des portails ou des nouveaux services sur le Web. «A chaque annonce de Vivendi, le cours de l'action grimpait, se souvient un ancien salarié du groupe. On s'est engagé là-dedans tête baissée. Le défaut, c'est qu'une fois que les contrats étaient signés, on se foutait de l'exécution. On lançait des services, mais on était incapable de les mettre en oeuvre», allusion au portail «multi accès» Vizzavi, lancé voici plus d'un an en grande pompe mais au démarrage laborieux. Aujourd'hui, la crise boursière est passée par là, ainsi que l'effondrement du marché publicitaire. Le mot d'ordre est à la «réduction de la voilure». Ajuster, consolider et, souvent, supprimer des activités et des postes.
Lagardère: deuxième plan social
Chez Lagardère Active Broadband (LAB), la branche Internet du groupe de médias, l'heure n'est déjà plus à la réorganisation. Fabrice Sergent, son directeur général, a la délicate tâche de couper les branches mortes et de se séparer des activités non rentables. Elles sont légion. En 2000, le chiffre d'affaires, estimé à