Grégoire tond la pelouse de Marie, qui donne des cours de cuisine à Luc, qui répare la voiture de Dayan, qui prête des bouquins à Grégoire. La boucle est bouclée, ainsi fonctionnent les SEL. Confidentiels il y a encore trois ou quatre ans, les 350 systèmes d'échanges locaux français sont aujourd'hui un des piliers de l'«économie solidaire», avec plus de 30 000 membres. A tel point que certains adhérents préconisent une fédération. Ce sujet, un peu houleux, sera abordé lors des cinquièmes rencontres nationales, qui se tiendront à Plazac, en Dordogne, du 20 au 24 août. Le premier système d'échanges local (SEL) est né en Ariège en 1994. Les SEL français se sont développés sur le modèle des Lets (local exchange trading system) mis en place dans les années 80 au Canada puis aux Etats-Unis. Ils appartiennent à ce que l'on appelle le «tiers secteur».
«Selavie». Au programme également de ces rencontres, des ateliers sur différents thèmes: «SEL et impôts», «Economie solidaire», «Ecologie»... «Le but de ces rencontres est de réunir un maximum de personnes pour confronter nos différentes expériences, définir des problématiques communes et pour passer de bons moments», explique Jean-Paul Quentin, organisateur et membre de Selavie à Rouffignac (Dordogne). Les quelque 200 participants attendus de toute la France, mais aussi du reste de l'Europe ou de Côte-d'Ivoire, dormiront au camping, histoire de jouer la carte de la convivialité jusqu'au bout.
Les notions de convivialité et de solidarité