Vincent Bolloré apprend l'italien. L'homme d'affaires français aurait-il été pris d'une soudaine passion pour la culture transalpine? Pas vraiment. Le «raider breton» s'est en fait engagé depuis quelques mois dans une campagne financière en Italie. En avril, il a pris une participation au capital de la banque d'affaires milanaise Mediobanca pour 1 milliard de francs (150 millions d'euros). En juillet, il s'est immiscé dans l'affrontement entre Fiat et EDF d'un côté et Mediobanca de l'autre pour le contrôle du groupe énergétique Montedison. Et, dans la torpeur estivale, il a annoncé il y a quelques jours qu'il avait acheté 1 % du groupe Olivetti qui possède Telecom Italia. Le groupe vient d'être racheté par le tandem Pirelli-Benetton. «Les actions Olivetti ne sont pas chères, a-t-il expliqué à la presse italienne. Et Marco Tronchetti Provera (président de Pirelli, ndlr) est un homme que j'estime beaucoup. S'il a acquis des actions Olivetti, cela veut dire que cela vaut la peine d'en acheter.»
Pour faire fructifier ces investissements, Bolloré s'est rendu compte qu'il avait besoin de maîtriser toutes les subtilités de la langue de Dante. Le capitalisme italien est en effet un écheveau de fils impossibles à démêler pour les non-initiés. C'est le règne des participations croisées entre entreprises où tout le monde possède tout le monde et inversement, des pactes entre actionnaires qui sont ennemis dans d'autres groupes et des sociétés familiales gouvernées par des patriarches q