Mary Meeker est tombée sur un juge compréhensif. La plainte déposée par des petits porteurs contre l'analyste vedette de Morgan Stanley, la banque d'affaires américaine, a été purement et simplement rejetée. Les actionnaires l'accusaient d'avoir publié des notes de recherche exagérément optimistes pour permettre à la banque Morgan Stanley de nouer des relations commerciales avec les entreprises qu'elle suivait (Libération du 13 août 2001). Le juge Milton Pollack, de New York, balaie ces accusations et tourne même en ridicule le collectif de plaignants. «Les inconvenances dans la plainte sont grossières et sans retenue, écrit-il. Une plainte n'est pas l'instrument grâce auquel on reproduit et on discute des opinions de journaux, de magazines ou de faiseurs d'opinion et de leurs conclusions.»
Comme au casino. Selon le juge, les arguments déposés par les plaignants étaient prévisibles, puisqu'ils intervenaient après la chute du Nasdaq. Et de les comparer aux commentaires de joueurs de casino, qui dépendent des gains réalisés. «Les commentaires acerbes dus aux retournements de marchés se sont substitués aux normes de comportements», fustige le juge. Morgan Stanley s'est naturellement réjoui d'une telle décision. «Notre recherche est minutieuse et objective et l'intégrité de Mary Meeker est irréprochable», jubile un porte-parole de Morgan Stanley. «Je n'ai jamais vu ça de ma vie, a réagi Fred Taylor Isquith, un des avocats des plaignants. Nous n'aurions jamais déposé de plainte si