Il est des constats désespérants, comme celui que vient de publier l'Insee sur l'évolution des salaires des hommes et des femmes. Selon une étude parue hier, l'Institut national de la statistique économique montre qu'«en début de carrière, les écarts de salaires entre hommes et femmes se sont accentués dans le secteur privé ces trente dernières années».

A quoi ont donc servi toutes ces années de combat des femmes sur des questions aussi élémentaires que celle des rémunérations ? A l'heure où développement du temps partiel ­ subi ou choisi ­, plus marqué pour les femmes, creuse un peu plus les écarts de revenus entre hommes et femmes, l'Insee s'interroge. Selon cette étude, qui porte sur les salariés du secteur privé ayant débuté après 1976 et sur leurs salaires mensuels, «l'écart de revenu salarial moyen entre hommes et femmes ne s'est pas effacé, ni pour les débutants ni après cinq ans de carrière».

Niveau de qualification. Par exemple, «l'écart brut de rémunération mensuelle était de 14,7 % en faveur des hommes à la fin des années 70 et est passé à 22,2 % au début des années 90». Toutefois, seule lueur encourageante de l'étude, cet écart s'est réduit d'une génération à l'autre entre celles et ceux qui ont débuté sur des emplois comparables et ont des parcours similaires, grâce à l'élévation du niveau de qualification des femmes et aux efforts fournis en faveur de la parité.

Le développement du temps partiel explique en très grande partie cette remontée de l'inégalité salarial