Sous perfusion, l'Argentine émerge doucement. Mais au prix d'une restructuration drastique de sa dette et d'une application sans faille d'un plan d'austérité. Au terme de douze jours d'âpres négociations, le Fonds monétaire international (FMI) s'est dit prêt hier à desserrer encore les cordons de sa bourse.
Récession. L'institution va accorder un soutien supplémentaire de 8 milliards de dollars (8,7 milliards d'euros) à un pays englué depuis trois ans dans la récession. Cinq milliards seront immédiatement disponibles, le reste étant conditionné à la réduction de la dette publique. De 14 milliards à l'origine, la ligne de crédit va passer à 22 milliards. A ces 22 milliards s'ajoutent également les 25 milliards promis par d'autres bailleurs de fonds, comme la Banque mondiale, et quelques pays proches, telle l'Espagne. Gouvernement, marchés et économistes argentins s'accordaient, dans un bel unanimisme, pour saluer l'aide du Fonds monétaire international. «C'est un signal très fort, qui montre le soutien du monde à l'Argentine», a ainsi estimé hier le ministre de l'Economie, Domingo Cavallo, annoncé comme le sauveur du pays au bord du gouffre.
Ce geste suffira-t-il à restaurer une confiance effritée dans la population? Car le prix à payer est une austérité budgétaire absolue. L'Argentine doit s'interdire tout déficit et donc couper largement dans les dépenses publiques et les programmes sociaux, baisser les salaires des fonctionnaires de 13 % et privatiser. En revanche, Buenos Ai