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Libération

Le virage social des ONG des droits de l'homme

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Amnesty s'engage dans la défense des droits économiques.
publié le 23 août 2001 à 0h27

C'est une petite «révolution». Réuni à Dakar depuis le 17 août, le 25e conseil international d'Amnesty International (AI) devrait entériner samedi une modification de ses statuts afin de ne plus se cantonner à la défense des seuls droits civils et politiques, mais d'embrasser aussi les «droits économiques, culturels et sociaux». «Le monde change, nous devons changer, explique un responsable. La question des droits ne peut plus se poser indépendamment du contexte général.» Bref, la plus haute instance de l'emblématique ONG devrait intégrer le champ de la mondialisation. Et de sa critique. «C'est une évolution, pas une révolution, se défend la Suissesse Catherine Morand, porte-parole d'un mouvement né il y a quarante ans à Londres. Mais c'est aussi un message très fort. Et plus uniquement à destination des Etats.» Visées donc: les institutions internationales, les multinationales. Amnesty les connaît bien: son ex-secrétaire général, le Sénégalais Pierre Sané (remplacé le 17 août par la Pakistanaise Irène Khan), est un habitué du Forum de Davos. «On est pour le dialogue et la pression, note un de ses proches. Quitte à quitter, à terme, ce genre de forum s'il n'évolue pas...» Mais, précise un responsable du siège londonien d'Amnesty, «pas question de modifier notre ligne apolitique, notre méthodologie et notre objectivité.»

Extension naturelle. L'exercice s'annonce long et délicat. Car la focale de l'objectif s'élargit. Potentiellement, AI, et son million de membres présents dans