Tous les deux mois environ, se réunissent à Paris les membres d'une confrérie aux contours flous. Responsibility manager, compliance officer, médiateur éthique, business practice officer..., leur qualification varie mais ils se regroupent sous l'appellation «déontologues d'entreprise». Objectif : échanger les expériences sur des cas concrets et tenter ainsi de faire émerger le profil de ce nouveau métier. «Nous avons identifié 150 à 200 grandes entreprises françaises ayant un responsable des questions éthiques. Généralement des cadres dirigeants qui font cela à temps partiel. Mais nul ne sait encore définir précisément cette fonction», témoigne Patrick Du Besset, directeur du Cercle européen des déontologues (1), association à l'origine de ces réunions. «Nous avons inventé le terme de déontologue car nous ne sommes pas dans le domaine de la morale mais dans ce qui touche à l'ensemble des règles d'une profession dans le monde de l'entreprise.»
Difficile en tous cas de se faire une idée concrète de leur travail. Quand ils acceptent de parler aux journalistes, les déontologues livrent un discours très rodé sur les grandes valeurs de l'entreprise, sa volonté de rigueur commerciale... mais écartent l'évocation de cas concrets. D'où l'intérêt de l'étude menée par Yves Médina, déontologue de PwC (PricewaterhouseCoopers) auprès d'une soixantaine d'entreprises françaises (2) pour cerner cette profession. Premier enseignement : la diversité des profils.
Garde-fous. Yves Médina distingue