Vu de France, comment peut-on analyser le ralentissement de l'économie allemande? Doit-on s'en féliciter, en faisant «bisque, bisque, rage» à Gerhard Schröder? Ou déplorer la mauvaise santé de notre premier partenaire commercial (1), en craignant la contagion? Lors de son intervention sur France 3 début juillet, Lionel Jospin avait choisi le premier type de réaction. «Je constate que, même quand nous révisons nos prévisions de croissance à la baisse, c'est quand même au-dessus des chiffres de l'Allemagne et de l'Italie. Donc, je pense que notre politique économique reste plus efficace que celle de nos voisins», s'était gargarisé le Premier ministre.
La comparaison des modèles de croissance français et allemand tourne en effet depuis quelques années à l'avantage de Paris, ce que remarquent dans une étude récente Jean-Loïc Guieze et Jean-Marc Lucas, économistes à BNP-Paribas. Principale explication, selon eux: «La consommation des ménages a apporté un soutien sensiblement supérieur à l'activité en France», tandis que «la demande intérieure allemande était atone».
L'argumentation de Jospin ne semble cependant plus acceptable aujourd'hui. Depuis la publication, mercredi, des chiffres du commerce extérieur français. Selon les Douanes, les exportations de la France vers l'étranger ont diminué par rapport à la même période en 2000. La faute au ralentissement américain, naturellement, mais aussi à la baisse de la demande allemande. Les exportations vers le voisin germanique ont ainsi