Lissac était une vieille dame endormie, un peu rombière, un peu rentière, qui déclinait doucement sur le marché de la lunette (2 % des parts de marché en 2000), en s'appuyant trop sur son nom et sa réputation. Jusque en juin de l'année dernière: la proposition de mariage et de lifting d'Alain Afflelou a affolé la doyenne et semé la zizanie dans ses rangs. Aujourd'hui, Lissac est une vieille dame perdue dans un western qui mêle haine familiale et batailles d'actionnaires. Le bilan de l'année est sombre: un «sac» de licenciements et de démissions, des magasins qui filent à la concurrence, un chiffre d'affaires qui stagne, et un bénéfice net de 400 000 francs (61 000 euros). Une poignée de billets qui volettent dans la tourmente, emmenée par un trio furieux.
Fossoyeur. A gauche, la courtisée. Evelyne Lissac, la soixantaine clinquante et belle-fille du fondateur, Georges Lissac. En 1997, elle succède à son mari décédé. Elle contrôle (avec sa fille) 91 % du capital. Des ex-collaborateurs la disent «débordée». Une partie des employés lui a taillé le costume de fossoyeur de l'héritage familial. Elle assure qu'elle est en train de remonter l'entreprise, mais concède que la société ne peut pas se développer seule, sauf à «être condamnée à vivoter».
A droite, le prétendant. Alain Afflelou, séducteur, deuxième opticien de France derrière Krys, mais premier en notoriété. Parmi les candidats à la reprise, il a su convaincre Evelyne Lissac qu'il était la solution. Il l'emmène déjeuner au