Un scandale menace les syndicats, véritable institution en Autriche, et avec eux le «partenariat social», qui participe du fonctionnement des pouvoirs publics depuis cinquante ans. L'attaque est partie du FPO, le parti populiste de Jörg Haider, membre de la coalition au pouvoir.
Lundi, il a obtenu la démission du président du syndicat national des postiers, Hans Georg Doerfler, après l'avoir accusé d'avoir obtenu, avec d'autres dirigeants syndicaux, une juteuse augmentation salariale, alors que se prépare la fermeture du tiers des bureaux de poste autrichiens. Le FPO réclame maintenant d'autres têtes, mettant les syndicats sur la défensive.
La grogne monte dans leurs rangs, et des voix s'élèvent pour demander, comme en Suède, la publication des salaires pour rétablir la confiance des militants. Les dirigeants syndicaux accusent ouvertement le FPO d'avoir fait exploser ce scandale pour saboter une large consultation de la base qu'ils préparent sur les formes de lutte à adopter pour contrer le gouvernement. Une révolution en Autriche. Depuis la guerre, la République a été l'un des pays les plus stables d'Europe avec, en moyenne, moins d'une... minute de grève par an.
Encore meurtris d'une guerre civile en 1934 et sortant des années de nazisme (1938-1945), les fondateurs de la IIe République autrichienne ont inscrit le consensus social dans le marbre. Le gouvernement négociait les projets de lois avec les représentants des travailleurs (Chambre du travail) et du patronat (Chambre