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Libération

Une épizootie décime les moutons corses

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Face à la fièvre catarrhale, les éleveurs critiquent le manque d'attention des autorités.
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publié le 25 août 2001 à 0h29

Les Corses vont sans doute connaître les joies des dispositifs sanitaires d'urgence, type fièvre aphteuse. Une nouvelle épizootie de fièvre du mouton frappe depuis juillet le cheptel de l'île. La «maladie de la langue bleue», de son vrai nom fièvre catarrhale, n'a aucune incidence sur l'homme et peu sur les chèvres et les vaches, mais elle touche rudement les troupeaux de moutons. Le virus est inoculé par la piqûre d'une très petite mouche appelée Culicoide. Après une à trois semaine d'incubation, la mortalité chez les ovins est de 10 %, et les animaux qui survivent sont souvent touchés de stérilité. L'un des signes de la maladie consiste en un gros oedème de la langue, d'où le surnom de maladie de la langue bleue.

Précautions. Le virus, venu de Roumanie, a traversé la Méditerranée. L'an dernier, un gros foyer s'était déclaré en Sardaigne. Puis à l'automne en Corse, provoquant une campagne de vaccination, interrompue en avril. Selon un responsable des services vétérinaires, «le froid de l'hiver avait neutralisé le moucheron hématophage qui se nourrit du sang d'un animal porteur du virus avant de le transmettre à un autre».

Des précautions insuffisantes, puisque l'épizootie a repris depuis le printemps. «Un élevage sur quatre a été touché», selon la préfecture de Corse, qui a dénombré mercredi «plus d'un millier de cas confirmés». Mais les bilans restent très imprécis. Sur la seule Haute-Corse, «plus d'un millier de cadavres ont été collectés cet été, sur un cheptel de 85 000 o