Finir le travail. Vendredi, au siège d'AOM, à Orly, des délégués syndicaux ont compulsé, annoté, comparé une dernière fois les listes de noms barrés. A 18 heures, les administrateurs ont demandé qua tre volontaires pour faire tourner la photocopieuse, remplir les lettres de licenciement et fermer les enveloppes. Le cabinet de Gayssot a passé un coup de fil à la poste d'Orly pour retarder le départ du courrier de quelques heures.
Les lettres de licenciement arriveront ce matin dans les boîtes aux lettres, un mois jour pour jour après la décision du tribunal de commerce de sauver AOM-Air Liberté. Elles informeront 1405 employés qu'ils pèsent trop lourd pour que le second pôle aérien français redécolle avec eux à bord. Selon leur métier et leur ancienneté, ils partiront avec quelques milliers ou centaines de milliers de francs. Ceux qui ont trouvé ailleurs, la moitié environ, devront recommencer leur carrière à zéro. Les autres iront pointer à l'ANPE.
Sur le parking, Hélène, 24 ans. Elle n'était pas volontaire, elle finit de charger sa voiture des affaires amassées en trois ans dans les bureaux du service tarification d'AOM. «Pas d'enfant, pas d'ancienneté, j'avais compris dès avril que je devrais partir.» Hélène a travaillé trois ans dans les bureaux d'APH, une filiale d'AOM qui gérait également les tarifs de Swissair. Elle n'a jamais fait autre chose que travailler directement pour la compagnie suisse. «J'ai bossé pour eux tout ce temps et, d'un coup, neuf milliards de francs d