Notre cassette, on nous a volé notre cassette! Les démocrates américains ont trouvé un bel angle d'attaque contre l'administration Bush: l'évaporation, au beau milieu de l'été, des surplus budgétaires. En avril dernier, on estimait encore à 281 milliards de dollars (307 milliards d'euros) les surplus pour l'année fiscale en cours, qui s'achève le 30 septembre, plus de la moitié étant constituée par les excédents du système de retraite. Selon les comptes de l'OMB (Office of Management and Budget) publiés la semaine dernière, ces surplus fabuleux ne sont plus que de 158 milliards. Et, si l'on ne tient pas compte des excédents «intouchables» des retraites, il reste moins de 2 milliards d'excédents dans les caisses. Demain, le Congrès produira ses propres chiffres, qui devraient être plus rudes encore. «Bush a hérité de la plus forte expansion de notre histoire. En huit mois, il l'a fait partir en fumée!», a tempêté Terry McAucliffe, le président du Parti démocrate.
Pour les démocrates, le président Bush va donc être contraint, dans son budget 2002, à sacrifier les dépenses d'éducation, d'environnement ou de santé. «Pour une éducation digne de ce nom, vous avez besoin de ressources», explique McAucliffe. «Que voulez-vous faire, augmenter les impôts?», a rétorqué Bush, depuis son ranch au Texas, en jurant qu'il maintiendrait ses priorités. La plupart des économistes américains, eux, trouvent cette dispute bien étrange. En bonne logique économique, il est sain de voir les excédents