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Libération

Le début d'une série noire

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En France, 33 entreprises s'apprêtent à supprimer 14 000 postes.
publié le 27 août 2001 à 0h29

C'est un chiffre simple: 14 000. Il représente le nombre de postes à supprimer sur la base des plans sociaux déjà annoncés ou sur le point de l'être. Une liste incomplète de 33 entreprises, dans laquelle on recense des noms très familiers (AOM, Danone, Marks & Spencer, Lucent, Philips, Dim) ou moins (Higwave, Case, Jouef, France Cotillons...). Pour toutes celles-ci, la fin du mois d'août signifie la fin de la trêve estivale pendant laquelle les tribunaux de commerce (qui décident des mises en redressement judiciaire), les directions du travail (qui délivrent un avis sur les plans sociaux), les directions et les syndicats s'étaient plus ou moins mis d'accord pour observer une pause.

Recettes habituelles. Du côté du gouvernement, on tente de se rassurer avec des statistiques: le premier semestre 2001, avec 495 plans sociaux déposés, n'est guère différent de son homologue de l'année 2000. Mais d'autres signaux s'allument au rouge. Celui des dépôts de bilan de grosses sociétés par exemple: plus de 60 sociétés dépassant les 100 millions de francs de chiffre d'affaires annuel (15 millions d'euros) l'ont fait au premier semestre 2001, contre une quarantaine à la même période en 2000. Un autre indicateur encore fait craindre de mauvaises nouvelles: selon la Banque de France, la trésorerie des entreprises est revenue au niveau de la mi-1996, soit avant le redémarrage de l'économie française. En clair, les entreprises industrielles ont encaissé les chocs pétroliers, des 35 heures et de