L'Olympia dans le giron de Vivendi Universal, c'est la fin d'une partie de l'histoire de la chanson française. Et le début d'une symbolique un rien effrayante: voilà que Jean-Marie Messier s'installe comme la référence culturelle obligée de la variété nationale, sur la scène du plus célèbre music-hall parisien. En signant hier après-midi le rachat du 28, boulevard des Capucines, il clôt la saga Coquatrix. Et remet à plat toute la tradition instaurée depuis quarante-sept ans par la famille. Une histoire commencée en 1954, lorsque Bruno Coquatrix a racheté l'Olympia, alors transformé en salle de cinéma, pour lui restituer son âme de music-hall des années folles et faire défiler tout ce que la création musicale comptait de jeunes talents et d'artistes reconnus.
A l'origine, l'Olympia fut le temple des grandes revues parisiennes, inauguré par la célèbre danseuse la Goulue et où triompha notamment Mistinguett dans les années 10. Son créateur, Joseph Oller (fondateur du PMU et du Moulin-Rouge), l'avait fait construire en 1892 sur les ruines d'un grand huit, vite interdit pour risque d'incendie. A son arrivée, Coquatrix a une double ambition: accueillir les stars et produire de nouveaux talents. A commencer par Gilbert Bécaud, l'ami fidèle, premier à avoir coupé le ruban, un soir de février 1954. Suivent les innombrables géants pour lesquels l'Olympia fut un extraordinaire tremplin ou la dernière étape de la consécration. Piaf, d'abord qui, par amitié pour Coquatrix, sauvera le navi