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Libération

L'espace fait rêver le Japon

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En lançant aujourd'hui la fusée H2A, le pays espère gagner son «indépendance» spatiale.
publié le 29 août 2001 à 0h30

Tokyo de notre correspondant

L'avenir du programme spatial japonais dépend de ce qui se passera aujourd'hui sur un petit morceau d'île à l'extrême sud de l'archipel. C'est sur l'îlot de Tanegashima, véritable forteresse de la Nasda (l'agence spatiale nippone), que doit décoller le dernier-né des lanceurs de satellite du pays: la fusée H2A, fabriquée par Mitsubishi Heavy. Prévu le 25 août, ce vol, à la fois expérimental et décisif, a été différé pour un problème de valve.

La fusée H2A a été conçue pour concurrencer Ariane 5 et les lanceurs russes et américains. Elle symbolise les efforts désespérés de Tokyo pour s'arroger une place de choix dans l'industrie spatiale, dont les Japonais sont d'importants clients. Mais l'espace n'a jusque-là guère réussi aux ingénieurs de la Nasda. Neuf lancements de satellite ont eu lieu au Japon depuis 1986, mais les deux derniers tirs de fusée H2 ont échoué, en 1998 et 1999. Cette nouvelle tentative est donc entourée d'une grande circonspection. Pour éviter d'alourdir l'ardoise en cas d'échec, la fusée H2A n'embarquera pas de satellite réel, mais juste une charge utile pour effectuer des mesures.

Frustrations. Deuxième puissance économique mondiale, le Japon dispose, sur le papier, de tous les atouts. Un gros budget, une ambition à la hauteur de ses frustrations aéronautiques ­ héritage de la guerre, son industrie de l'aviation reste bridée ­ et une maîtrise technologique. Les besoins en satellites des industriels et de l'administration sont trè