Alençon envoyé spécial
Comment négocier sans interlocuteur? C'est la question que se posent les 1 085 salariés en colère de l'usine de cafetières Moulinex à Alençon (Orne), qui occupent les locaux depuis mardi, avec piquet de grève nocturne. A quelques semaines d'un nouvel examen du projet de loi de modernisation sociale déposé au printemps par le gouvernement, les syndicats d'Alençon, CFDT majoritaire en tête, font des pieds et des mains pour amener la direction du groupe à revoir sa copie pour la rendre moins cruelle: 800 emplois sont menacés de disparition, dont 400 pourraient être des licenciements purs et simples. Or, la nouvelle loi stipule notamment que la direction d'un groupe devra écouter et prendre en compte les arguments de ses salariés avant de prendre une décision comme une restructuration ou une fermeture d'usine. Le texte prévoit également que la direction du groupe devra tout faire pour sauver les emplois sous forme de propositions de conversion, de reclassement, etc.
Inébranlable. Ici, on ne précède pas la loi, loin s'en faut. «La direction de Moulinex refuse de nous recevoir et, surtout, elle refuse d'écouter et de prendre en compte les contre-propositions que nous lui soumettons quasiment jour après jour», se désole Claude Renaud, délégué CFDT de Moulinex-Alençon. Interrogée hier, la direction s'est refusée à tout commentaire. De fait, après trois vagues de grève depuis l'annonce de la fermeture du site en mai, la décision du PDG, Patrick Puy, semble inébra