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Libération

Le ralentissement américain secoue la Banque centrale européenne

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Devant la chute de l'activité, la BCE baisse son taux directeur de 4,5 à 4,25 %.
publié le 31 août 2001 à 0h31

Francfort envoyé spécial

En vedette américaine de la présentation des billets en euros (lire page 2), le président de la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé la décision du conseil de la banque de baisser son principal taux d'intervention (le taux de refinancement) de 4,5 à 4,25 %.

Dégradée. Un geste attendu depuis longtemps par les investisseurs et par les industriels, tant l'activité semble donner de signes de faiblesse. Et si le geste demeure timide, le discours qui l'accompagne dénote néanmoins un changement très important dans la perception de la situation économique de l'Euroland par les banquiers centraux.

Primo, l'inflation n'est plus un danger: «Tous les signaux macroéconomiques vont cette fois dans le sens d'une stabilité des prix à moyen terme», explique Duisenberg et ce, grâce, si l'on peut dire, au ralentissement de l'économie. Secundo, la situation économique est plus dégradée qu'attendu par les banquiers de Francfort. Pressé de questions, le président de la BCE lâche: «Tout le monde a été surpris par la durée et la profondeur du ralentissement américain.» Conséquence: «On ne peut plus affirmer que la croissance de la zone euro atteindra son potentiel, compris entre 2 et 2,5 %.»

Jusqu'à présent, Wim Duisenberg et Jean-Claude Trichet avaient toujours affirmé que l'Euroland atteindrait ou dépasserait ce niveau. Le raisonnement avait l'avantage d'être clair: si l'Europe connaît une croissance qui correspond à ses capacités, pourquoi ouvrir les vannes de la monna