Il y aurait comme du hold-up préventif dans l'air sur le portefeuille des consommateurs. Les prix du yaourt et de la lessive, ces produits de première nécessité vendus dans les linéaires de la grande distribution, semblent saisis d'une forte fièvre inflationniste. Deux mois avant le 1er novembre, date fatidique à laquelle les hypers se sont engagés à geler les tarifs des produits de base pour rassurer le consommateur qui redoute une grimpette des tarifs au moment du passage à l'euro le 1er janvier 2002. Comme si les industriels qui font valser leurs étiquettes et les distributeurs qui répercutent benoîtement les hausses voulaient engranger en deux mois de bonnes grosses marges avant le coup de gong.

Sans convaincre. Car, à en croire l'enquête menée dans dix grandes surfaces que vient de publier le mensuel 60 millions de consommateurs, les 210 produits de grande consommation, passés au crible en suivant l'évolution de leurs prix sur un an (voir encadré), enregistrent des hausses moyennes de 10 % à 20 %. Quand ce n'est pas carrément le double: + 38,6 % en un an pour un kilo de lessive Ariel vendu dans un Casino, ou encore + 20,7 % pour un pack de 16 yaourts nature Danone dégotés chez un Shopi par 60 millions de consommateurs. «Concernant le prix au kilo de la lessive Ariel, la différence relevée est due à un changement de concentration du produit», a répliqué vendredi Casino.

Le problème, c'est que les intéressés peinent à expliquer cette valse des tarifs. «Ce sont les industrie