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Libération

Mauvaise conjoncture pour le gouvernement

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A quelques mois des élections, l'embellie de l'emploi est terminée.
publié le 1er septembre 2001 à 0h42

Ce qui arrive sur le front du chômage est pour Lionel Jospin le pire des scénarios. Après quatre années de recul spectaculaire ­ un million de demandeurs d'emploi de moins ­, la dernière année de la législature voit la courbe des demandeurs d'emplois remonter lentement mais inexorablement. Et même si la croissance molle actuelle venait à se raffermir dans les prochains mois, l'effet sur le marché de l'emploi se ferait au mieux sentir au printemps prochain: on ne s'en apercevrait qu'après les élections présidentielle et législatives.

Le plus rageant pour le gouvernement ­ mais il porte sa part de responsabilité ­ est qu'il ne dispose plus aujourd'hui d'aucun outil pour infléchir artificiellement la courbe du chômage, histoire d'afficher un résultat un peu plus présentable. Tous les ministres de l'Emploi se sont un jour livrés à ce jeu. Les moyens ne manquaient pas: stages parkings, retraites anticipées, pseudo-formations, congé parental, sans oublier le défunt service national qui dissuadait chaque année deux à trois cent mille chômeurs potentiels d'aller s'inscrire à l'ANPE tant qu'ils n'étaient pas «libérés des obligations militaires».

Ficelle un peu grosse. Mais, pour cette rentrée 2001, Elisabeth Guigou est désarmée. Tout au plus a-t-elle réussi à sauver dans son budget quelques dizaines de milliers de CES (contrats emploi-solidarité) et d'emplois-jeunes, en plus de ce qui avait été initialement prévu. Cela risque de ne pas suffire à faire repartir vers le bas une courbe du