Recruter des infirmières en Europe, voire au Liban, n'est-ce pas un expédient face à une pénurie évidente des professionnels?
Mais qui avait fermé les écoles d'infirmières? C'est le gouvernement d'Alain Juppé. Entre 1995 et 1997, il a supprimé deux mille postes. Nous, nous n'avons pas fermé une seule école, par contre, nous avons créé dix mille postes depuis 1997. Les réticences sont toujours fortes. Le «système» considère les infirmières ou tous les personnels soignants et leur formation, a priori, comme une «dépense». Or, on ne réduira pas à la hache les dépenses de santé. Le progrès se paye. Mais on peut freiner, harmoniser la progression des dépenses et les faire accepter par le pays, par les contribuables, donc par les usagers. C'est un beau programme politique.
Nous formerons 18 000 infirmières cette année. Plus de 26 000 en 2002 et 2003. C'est énorme. Pour les études de médecine, qui font l'objet d'un numerus clausus, nous avons obtenu 600 entrées en formation supplémentaires cette année. On va maintenant former 4 700 médecins. J'en voulais 1 000 de plus. Cela a été une dure bataille. Je n'ai pas totalement convaincu. Mais nous progressons.
Qui est responsable de cette imprévoyance: les politiques, les syndicats professionnels?
Je ne suis pas un accusateur public. Comment voulez-vous que nous nous adaptions à la seconde, que nous formions des personnels avec une enveloppe close et annuelle? Il faut avoir des budgets sur cinq ans pour les grandes mesures de santé publique