Strasbourg
de notre correspondante
L'écho des plans de restructuration surprise (Danone), de fusions sans information (ABB-Alstom) et d'annonces de licenciement par e-mail (Marks and Spencer), qui ont proliféré ces derniers temps dans l'Union, a fini par pénétrer l'enceinte du Parlement européen. Hier à Strasbourg, les eurodéputés ont adopté plusieurs textes censés, à terme, améliorer le sort du travailleur européen: un dispositif qui va de l'activité des comités d'entreprise européens (CE) à l'information des salariés en cas de plan social, en passant par une série de sanctions pour ceux qui ne respecteraient pas la loi européenne.
Manque d'efficacité. La vie du salarié de l'Union ne sera pas transformée pour autant en l'espèce, l'avis de l'assemblée strasbourgeoise est purement consultatif. Mais la large majorité qui a présidé aux votes révèle sans doute une prise de conscience et la constitution progressive d'un corps de doctrine sur ce qui doit se faire, et surtout ne doit pas se faire, en matière sociale au niveau des Etats membres.
Les eurodéputés tentent notamment d'obtenir une révision de la directive de 1994 sur les comités d'entreprise européens qui, pour avoir déjà donné quelques résultats, manque encore d'efficacité. De quarante en 1994, le nombre de CE européens est passé à six cent cinquante aujourd'hui environ 60 % des salariés sont concernés, selon le commissaire au marché intérieur, Frits Bolkestein. C'est un progrès, même si 1 800 entreprises ne se plient t