Pour les sociétés cotées en Bourse, faire partie des indices nationaux ou européens équivaut à appartenir au gotha de la finance. En sortir est le début de la descente aux enfers. France Télécom et Suez ne s'y sont pas trompés, hier. Le groupe de Michel Bon a joué profil bas en apprenant lundi soir qu'il sortirait du Dow Jones Stoxx 50, l'indice des 50 premières valeurs européennes, à partir du 24 septembre. Quant à celui de Gérard Mestrallet, il a claironné son entrée parmi «les grandes capitalisations boursières européennes». «Suez est la seule valeur française de son secteur représentée dans les principaux indices internationaux, s'est félicité le groupe dans un communiqué. L'appartenance à l'indice Stoxx 50 conforte la visibilité et la liquidité du titre Suez.»
Influence. C'est un des paradoxes du monde financier. Les baromètres que sont les indices comme le CAC 40, le Nasdaq ou le Dow Jones ont une influence sur ce qu'ils mesurent, c'est-à-dire le cours des actions. «Il s'agit d'un phénomène normal de réallocation d'actifs, explique Olivier Allot, d'Euronext, la société gestionnaire de la Bourse de Paris. Les nombreux gestionnaires de fonds qui répliquent le CAC 40, par exemple, achètent les valeurs qui y rentrent et vendent celles qui y sortent.» Pour un fonds de pension américain, il est en effet plus facile de jouer sur des indices généraux que de placer son argent sur telle ou telle valeur européenne, ce qui demande du temps d'analyse. Conséquence, les valeurs du CAC