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Libération

Air Littoral recloué au sol

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Un rapport dénonçant une malversation du propriétaire déclenche la grève.
publié le 8 septembre 2001 à 0h45

Montpellier, correspondance.

Il a suffi d'un article. Quand Marc Dufour, le nouveau propriétaire d'Air Littoral, ouvre mercredi le Midi Libre, il manque de tomber de sa chaise. Il y lit, en substance, qu'il a publié des bilans non sincères alors qu'il était PDG de la société. Entre 1993, date à laquelle il est devenu actionnaire de la compagnie aérienne, et 1997, il aurait sous-évalué l'entreprise pour en retirer quatre ans plus tard de substantielles plus-values, estimées à 93 millions de francs (14,2 millions d'euros) avec une mise de départ de 124 000 francs (18900 euros).

Le quotidien régional cite, pour la première fois, les conclusions d'un rapport commandé en avril par le comité d'entreprise au cabinet d'expertise financière d'Antoine Gaudino. Swissair Group vient alors de lâcher Air Littoral en plein vol. Les salariés se cotisent pour payer ce rapport. Ils veulent savoir comment leur entreprise a pu en arriver là. Mais aujourd'hui, les révélations tombent mal.

«Direction totalitariste». Elles sont à l'origine d'un nouveau mouvement de grève qui secoue le groupe depuis vendredi matin: 80 % des avions sont cloués au sol. Les syndicats entendent également dénoncer le «flou du plan social». Pour la deuxième journée consécutive, la direction a proposé la reprise des négociations «sous réserve que la grève soit préalablement levée». L'intersyndicale n'a pas donné suite.

Depuis deux mois, les négociations sur le plan de restructuration patinent et sont suspendues à des recours