Washington, de notre correspondant.
Aïe. Au moment où les Américains pouvaient commencer à croire que l'économie avait échappé à la récession, le chiffre de l'emploi publié vendredi a relancé les pires craintes. Le chômage a gonflé de 113 000 personnes en août, et son taux est passé de 4,5 % à 4,9 %. «Presque tous les secteurs de l'industrie ont perdu des emplois», a constaté Katharine Abraham, responsable du Bureau des statistiques au département du Travail. Les analystes s'attendaient à une hausse quatre fois plus faible.
«Le mot en R». La Bourse de New York a dévissé dès la publication du mauvais chiffre, et dans les commentaires des analystes, «le mot en R», comme certains l'appellent par superstition, est revenu: «Au total, le taux de chômage a augmenté de 1 % par rapport à son plus bas niveau. Chaque fois que cela est arrivé dans le passé, l'économie entrait en récession», commentaient ainsi, lugubres, les analystes de la Deutsche Bank, à New York. Ni la baisse des taux d'intérêts (aujourd'hui de 3,5 %), ni les cadeaux fiscaux octroyés par l'administration Bush, ni la récente baisse des prix de l'énergie ne sont encore parvenus à casser la dynamique dépres sive.
Certes, un taux de chômage de 4,9 % n'est pas encore dramatique: avant 1997, les Etats-Unis considéraient même que ce niveau était le plus bas qu'on puisse atteindre. Mais l'importance de la hausse d'août, que personne n'avait vu venir, risque de modifier les comportements des consommateurs. «S'ils prennent peur,