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Libération

«Neutron Jack» se débranche

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Jack Welch, PDG adulé et craint de General Electric, a pris sa retraite.
publié le 8 septembre 2001 à 0h46

New York, de notre correspondant.

Pour la première fois depuis vingt ans, Jack ne s'est pas levé vendredi à 5 h 30. La nouvelle peut paraître insignifiante, mais elle a fait le tour de toutes les télévisions américaines. Jack, c'est bien entendu Jack Welch, PDG encensé de General Electric, nommé récemment «homme d'affaires du siècle» par le magazine Fortune, et qui a pris officiellement sa retraite le 7 septembre 2001, à 65 ans pile.

En deux décennies, aucun autre PDG aux Etats-Unis n'aura ainsi acquis la notoriété de ce fils de cheminot irlandais du Massachusetts. Jack, outre-Atlantique, c'est un peu Bernard Tapie pour la gouaille, la réussite en plus, et Kirk Douglas pour le physique, les cheveux en moins.

Règne. Le tour de force de Jack Welch se résume en une phrase: avoir fait de l'entreprise GE le plus grand conglomérat de la planète. A ce jour, l'empire General Electric, dont il a pris les rênes en 1981, pèse quelque 480 milliards de dollars (532 milliards d'euros) en valeur boursière et a affiché en 2000 un chiffre d'affaires de 130 milliards de dollars (144 milliards d'euros). Surtout, dans une Amérique obsédée par le rendement financier, GE a vu ses actions augmenter de 400 % durant le règne de Welch. «Pour de nombreux petits investisseurs, Welch était un dieu, résumait hier un analyste de Wall Street. GE est considéré comme l'une des compagnies les plus rentables du marché.»

Intransigeant et sûr de lui, Welch s'est consacré à la diversification de GE, s'imposant auss