Qui croit encore à la fusion entre Hewlett-Packard (HP) et Compaq, annoncée la semaine passée? Certainement pas les marchés financiers qui ont fait plonger les deux titres. Les actionnaires doutent, les salariés aussi et les clients se posent des questions. Restent Carly Fiorina et Michael Capellas, les dirigeants de Hewlett-Packard et de Compaq. Eux y croient toujours mordicus. Leur credo: le rachat de Compaq par HP doit donner naissance à un géant de l'informatique capable de rivaliser avec IBM. Et ils passent désormais leurs journées à tenter de rassurer tout le monde, à commencer par leurs salariés qu'ils bombardent de messages électroniques.
Pendant ce temps, ces derniers voient dégringoler le cours des deux actions sur les intranets (réseaux internes des entreprises). La semaine passée, les titres Hewlett-Packard et Compaq ont chuté respectivement de 22 % et 14 %. Le 4 septembre, jour de l'annonce, l'opération était évaluée à près de 25 milliards de dollars (27,8 milliards d'euros); elle n'en représente plus aujourd'hui que 20 (22,2 milliards d'euros).
Il ne faut pas compter sur les analystes américains pour rassurer les actionnaires. «Si nous étions à la place des actionnaires, nous serions déçus par la transaction proposée. La nouvelle entreprise aura un fort degré de chevauchement de ses clients et de ses produits», dit par exemple un analyste, traduisant le sentiment général.
Préférence. Au sein des filiales françaises, on redoute que la fusion ne se traduise par des