Au beau pays des télécoms, les histoires finissent avec brutalité. Commencée comme un conte de fées, celle de Sofrer vire au drame. «865 salariés de trop dans les télécoms» ont scandé hier les salariés de Sofrer, place de la Boule à Nanterre, devant le siège social, quelques jours après le dépôt de bilan. «Dire qu'il y a deux mois à peine, on croyait que la firme allait crééer mille nouveaux emplois», explique Jean-Claude Lisch, délégué syndical CFDT. Sofrer, c'est l'histoire d'une petite boîte familiale, créée en 1970 pour faire la maintenance des réseaux télécoms, happée l'an dernier par le mirage du mobile et broyée aujourd'hui avec la même célérité par les marchés financiers.
Modestie et petits pas. En 1989, elle occupe 50 salariés et réalise un chiffre d'affaires de 4,6 millions d'euros. L'explosion du mobile, dans les années 1990, la projette vers les cimes. Sofrer fait un métier de rêve: elle repère les sites où les opérateurs mobiles vont poser leurs antennes, elle les installe et elle assure leur entretien. Elle compte pour client les trois opérateurs mobiles: Orange, SFR et Bouygues Télécom. Et gère 45 % du parc. Qui dit mieux ? «En 1999, se souvient Christophe Corbel, le président du directoire de la société, on était au top de notre potentiel.» En 2000, Sofrer fait, avec ses compères les opérateurs, des plans sur la comète. L'UMTS, avec sa future forêt d'antennes, fascine tous les acteurs, Sofrer y compris: «on a décidé de devenir une "tower company"», c'est-à-dir