Ruitz envoyée spéciale
Nos petites culottes ont plus d'un tour dans leur sac», proclame l'affiche. Mais la jolie brune en slip, à califourchon sur sa chaise, n'accroche le regard de personne. Les ouvrières de Dim passent sans la voir dans l'immense usine en aluminium jaune installée à Ruitz (Pas-de-Calais), sur une zone industrielle bordée de peupliers, entre champs de maïs et corons.
Cela fait neuf mois qu'elles ont la tête ailleurs. En décembre 2000, la maison-mère américaine, Sara Lee, annonçait son projet de se séparer du site de Bourbon-Lancy (Saône- et-Loire), où les derniers soutiens-gorge Dim de France sont encore coupés, et celui de Ruitz, où ils sont cousus. Le projet: fermeture, puis délocalisation en Roumanie, où la main-d'oeuvre coûte «entre sept et neuf fois moins cher qu'en France», indique la direction du groupe Dim à Levallois Perret. La direction française s'était engagée à tout faire pour trouver un repreneur avant de fermer boutique.
«Pas de chambard». Alors, il y avait encore l'espoir, infime, de se reconvertir dans la fabrication de sièges de voiture, ou dans la maroquinerie. Mais lundi, à 13 h 45, la nouvelle est tombée par fax, dans le bureau du directeur du site de Ruitz: convocation le 20 septembre pour la première réunion préparatoire au plan social. Au total, 320 salariés, des femmes pour la quasi-totalité, sont concernés.
La prochaine étape est donc le plan social. «On va essayer d'avoir le maximum. Ce n'est pas un dépôt de bilan, notre boîte fait de