Le ministère de l'Enseignement supérieur s'était bien gardé jusqu'ici de prendre position dans le débat qui, depuis un peu plus d'un an, anime la plupart des facultés d'économie. Depuis hier, la voie est libre. Jack Lang, le ministre de l'Education nationale, a rendu public le rapport qu'il avait confié à Jean-Paul Fitoussi, président de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) (1). Ce document pourrait servir de base à une plus vaste réflexion sur la mise en oeuvre d'une réforme de l'enseignement supérieur de l'économie. Pour peu que le tout prochain successeur de l'actuel ministre ne décide pas d'enterrer les travaux de la commission pilotée par le patron de l'OFCE.
Grogne. Pour comprendre le sens et le contenu de ce rapport, il faut remonter au mois de mai 2000. A l'époque, les étudiants de première année de l'Ecole normale supérieure (ENS) de la rue d'Ulm qui ont choisi la filière économie et une majorité de ceux de Cachan, ainsi que des étudiants de nombreuses facs, signent une pétition pour protester contre l'enseignement de l'économie. Tous expriment le même malaise et la même déception: un enseignement qui invite trop souvent l'étudiant à des mondes imaginaires, sourd aux problèmes qu'il est censé décrire. Très vite, le mouvement de contestation est rallié par une partie des universitaires. Ces derniers dénoncent un goût pathologique pour la formalisation mathématique. Mais ils posent aussi les termes d'un débat qui fait rage depuis des décennies: l