Le 1er janvier 2002, les Européens vont avoir dans leurs poches des euros sonnants et trébuchants. Cette révolution monétaire, annoncée à juste titre comme une étape majeure de l'existence de l'Union européenne, sera-t-elle affectée par les conséquences économiques et financières des attentats du 11 septembre? Le contexte est exploité par les adversaires traditionnels de la nouvelle monnaie. Ainsi, Jean-Pierre Chevènement, candidat à l'élection présidentielle en France, a plaidé cette semaine pour un report de l'introduction de l'euro, en raison du «nouveau contexte d'inquiétude et d'instabilité» créé par les attentats aux Etats-Unis.
Mais une chose est absolument certaine: le calendrier de l'euro ne sera pas modifié, les douze Etats de la zone euro n'en ont pas la moindre intention et la nouvelle devise sera dans les porte-monnaie le 1er janvier.
La nouvelle monnaie sort déjà de ses cachettes: depuis le début du mois, le transport progressif vers les banques et les commerces des 15 milliards de billets, d'une valeur de 642 milliards d'euros au total, et de 50 milliards de pièces, «l'équivalent de 50 000 camions remplis», a commencé sous haute surveillance. Stockés dans les banques, les nouveaux billets et pièces seront livrés progressivement aux commerçants. Le grand public pourra, courant décembre, acheter des sachets de pièces euros, et découvrira les nouveaux billets le 1er janvier 2002.
Le dispositif de sécurité déployé dans tous les pays de la zone euro pour le transport