Bruxelles (UE)
de notre correspondant
Le Parlement européen a adopté à une large majorité (hors les conservateurs), mercredi dernier à Bruxelles, un rapport «sur le harcèlement au travail». Les eurodéputés s'inquiètent de la fréquence des cas de harcèlement moral et de leurs conséquences pour les salariés mais aussi pour les entreprises. En effet, comme l'explique le rapport, «l'efficacité et la productivité» des salariés risquent de se réduire, «la confiance à l'égard de l'employeur» de chanceler, «un absentéisme élevé pour raisons de santé» de devenir endémique, etc. Le Parlement appelle donc la Commission à élaborer une directive pour lutter contre le harcèlement moral au travail. Libération a rencontré Miet Smet, députée européenne (PPE, sociale-chrétienne flamande), ministre de l'Emploi de Belgique entre 1992 et 1999 et rapporteuse de la Commission des droits de la femme et de l'égalité des chances sur ce rapport. La paternité (maternité?) de la loi belge du 7 mai 1999 sur le harcèlement sexuel lui revient.
Pourquoi le Parlement européen s'intéresse-t-il au harcèlement moral?
J'ai été invitée le 25 janvier à participer, en compagnie de Marie-France Hirigoyen (1), auteure d'un livre sur le harcèlement moral, à participer à une conférence organisée par les syndicats de fonctionnaires européens. Environ 200 personnes, de tous les échelons hiérarchiques, étaient présentes, toutes victimes d'un tel harcèlement. Ce qui m'a frappée, c'est qu'il y avait là environ 70 % de femmes.