Menu
Libération

Environnement, la panne sociale

Article réservé aux abonnés
La catastrophe de Toulouse souligne le retard des entreprises en matière d'environnement. Le déficit de dialogue social freine l'entrée de l'écologie sur les lieux de travail.
publié le 24 septembre 2001 à 0h53

La catastrophe de Toulouse marquera-t-elle une rupture dans l'histoire difficile des relations entre l'entreprise et l'environnement? Si on regarde en arrière, Seveso, Bhopal, le naufrage de l'Exxon-Valdez ou encore celui de l'Erika ont contribué à faire monter le niveau d'exigence vis-à-vis des activités dangereuses. Déjà le ministre de l'environnement, Yves Cochet, annonce une révision des normes. Mais de nouvelles normes sont inopérantes si l'on n'a pas les moyens de les faire vivre.

Or, le domaine de l'environnement et de la sécurité demeure dans les entreprises de la seule responsabilité des dirigeants. On lira page II, comment les politiques environnementales sont le plus souvent imposées «par le haut». Et très peu participatives. «Théoriquement», rappelle pourtant un expert du Celide, cabinet conseil intervenant auprès des élus du personnel, «un membre du CHSCT (comité hygiène-sécurité et conditions de travail) peut parfaitement alerter son propre patron sur des risques de pollution de telle ou telle activité, mais encore faut-il qu'il en soit saisi par les salariés. Et dénoncer les conditions de sécurité de son boulot, c'est souvent passer pour un paria». Pratiquement, cela n'arrive qu'en cas de catastrophe. «Les entreprises ne jouent pas le jeu de la consultation en amont sur ces questions, ou très rarement» et puis, «les CHSCT ont déjà du mal à avoir une légitimité sociale dans l'entreprise, c'est-à-dire à faire évoluer les conditions de travail, alors une légitimit