Vienne de notre correspondant

La décision officielle de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep), qui se réunissait à Vienne sous l'oeil des caméras du monde entier, n'était pas encore rendue publique, hier, dans la soirée. Cependant, tous connaissaient déjà la nouvelle essentielle: dans un contexte de crise internationale tendue et de dégringolade des prix du pétrole, les onze pays de l'Opep (1) ont pris la décision... de ne rien décider. Une attitude très favorable aux Américains et à leurs alliés, pour qui toute tentative de redressement des prix du brut (en réduisant, par exemple, les quantités de pétrole déversées sur le marché) signifierait une accélération de la récession en cours de l'économie mondiale.

Jogging matinal. C'est à un véritable jeu de cache-cache que s'est livrée hier, dans les rues de Vienne, la meute des reporters, cherchant en vain à capter quelques propos des chefs des onze délégations, tandis que ces derniers prenaient un malin plaisir à leur échapper en empruntant, l'un la porte de l'arrière-cuisine de son luxueux hôtel, l'autre les couloirs du garage souterrain. Un jeu inutile puisque la ligne que les membres du cartel devaient suivre avait été révélée dès les premières lueurs de l'aube à quelques journalistes triés sur le volet. Ceux-ci avaient dû se lever très tôt, baskets aux pieds et short vissé à la taille, pour participer au jogging matinal qu'Ali Naimi, ministre saoudien du Pétrole, accomplit chaque matin. Représentant du pays le