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Libération

La finance new-yorkaise sans bureaux fixes

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Les entreprises touchées par les attentats se réorganisent.
publié le 27 septembre 2001 à 0h56

New York de notre correspondant

Il est 16 heures et une voiture s'est arrêtée devant l'hôtel Sheraton. Aussitôt, une dizaine d'hommes, portant un badge «employés de Lehman Brothers», se ruent sur le coffre pour en sortir une soixantaine d'ordinateurs portables. «On fait comme on peut, mais tout le monde y met du sien», souffle un banquier transformé en déménageur. A l'intérieur, le centre de conférences de l'hôtel est métamorphosé. Partout, des hommes en cravate tapotent sur des claviers. D'un côté, les analystes, de l'autre, les banquiers. Un drapeau américain a été accroché à un mur. A l'entrée, une grande banderole: «Lehman Brothers», comme pour monter que la banque d'affaires a pris possession des lieux.

Deux semaines après l'attaque contre le World Trade Center, le monde de la finance new-yorkais tente de se remettre sur pied. Les centaines de compagnies qui se trouvaient dans les deux tours jumelles et alentour ont redoublé d'efforts pour reprendre leurs activités. Les plus grandes banques d'affaires, de Goldman Sachs à Morgan Stanley en passant par Merril Lynch, ont délégué des émissaires pour trouver de nouveaux bureaux, à New York ou dans le New Jersey.

Chambres. Lehman Brothers a donc pris d'assaut l'hôtel Sheraton. La firme ­ dont l'immeuble est toujours debout mais a subi de plein fouet l'impact de l'attaque ­ a ainsi profité de ses bons rapports avec Starwood, propriétaire des Sheraton, pour négocier son «débarquement». En plus du centre de conférences dans le Sher