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Libération

La valse-hésitation des prévisions

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A peine publiés, les pronostics du FMI sont obsolètes.
publié le 27 septembre 2001 à 0h56

C'est le principal baromètre de la planète économique. Les prévisions économiques semestrielles du Fonds monétaire international (FMI) sont toujours attendues avec fébrilité. Pourtant hier, elles sont tombées à plat. Et pour cause, dans le tableau déjà noir que dressent les experts, le choc des attentats du 11 septembre ne figure pas. Elaborées avant cette date, les prévisions du fonds sont donc déjà périmées. Et la planète économique, plongée en plein brouillard, n'est pas plus avancée sur son proche futur.

Une chose est sûre: le ralentissement de l'économie mondiale était déjà patent avant les attentats. Pour les experts du FMI, la croissance mondiale devrait fondre à 2,6 % en 2001; loin de l'estimation de mai, qui tablait sur 3,2 %. Et très loin des 4,7 % de l'an passé. Réparties par pays, les prévisions ne sont guère plus encourageantes. Ainsi, le Japon devrait voir son PIB s'inscrire en négatif en 2001: - 0,5 %, loin des + 0,6 % prévus en mai. Dans la zone euro, la croissance devrait tomber à 1,8 % au lieu des 2,4 % prévus au printemps. Quant aux Etats-Unis, ils s'achemineraient vers une croissance molle de 1,3 % en 2001, contre 1,5 % auparavant.

Mot tabou. Mais comment présenter des prévisions déjà obsolètes? Pour Kenneth Rogoff, le nouvel économiste en chef du FMI, l'exercice s'est révélé particulièrement délicat. A un journaliste qui lui demandait hier, lors de la conférence de presse à Washington, si l'économie américaine allait entrer en récession, il a lâché malgré