Les apparences sont sauves ou presque. Hier, à l'issue de la Commission économique de la nation, Bercy a rendu public le «consensus des économistes», autrement dit la moyenne des prévisions de croissance pour 2002 de 16 banques et instituts de conjoncture extérieurs au ministère des Finances.
Avantage. A première vue, la confrontation tourne à l'avantage du gouvernement: en moyenne, les instituts tablent sur une croissance de 2,1 % en 2002 (2,2 % selon les banques). C'est inférieur à l'hypothèse de 2,5 % sur laquelle repose le projet de loi de finances pour 2002. Mais pas assez éloigné pour que Laurent Fabius ne puisse, le 16 octobre à l'Assemblée nationale, défendre sans rire un objectif «volontaire» et un budget «réaliste». Au prix de quelques petits arrangements avec la réalité. Le ministère des Finances ne tient pas compte, en effet, de plusieurs corrections intervenues ces derniers jours. Ainsi, le document officiel retient comme prévision 2 % pour la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et 1,1 % pour la Société générale, alors même que ces deux établissements n'espèrent plus aujourd'hui que 1,6 % et 0,8 % de croissance pour 2002.
A ce premier biais s'en ajoute un second: plusieurs banques privées, comme BNP-Paribas (2,2 %) ou la banque d'affaires anglo-saxonne Morgan Stanley (2,3 %), n'ont pu, faute de temps, boucler leur prévision post-attentat avant que la commission ne se tienne. Conséquence: à peine publié, le «consensus» est périmé.
Confiance. La preuve avec le F