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Libération

Les patrons de plus en plus cafardeux

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Selon l'Insee, leur moral n'a jamais été aussi bas depuis cinq ans.
publié le 28 septembre 2001 à 0h57

Ils sont «déprimés», juge un économiste. Les patrons français ont le moral qui flanche depuis plusieurs mois et la glissade continue. L'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) publiait hier son indicateur mensuel sur le climat des affaires, considéré comme une première estimation de l'évolution de la production et de l'investissement. Celui-ci est tombé à 94 en septembre, le chiffre le plus faible depuis cinq ans. Loin des 115 du début d'année et en recul par rapport à juillet (où il s'établissait à 99). L'indicateur est censé refléter le «moral des industriels»: plus le chiffre est bas, moins ils considèrent favorablement la conjoncture.

Baisse. Le plus préoccupant: la plus grande partie des réponses (environ 80 %) a été renvoyée avant le 11 septembre et ne prend pas en compte l'effet des attentats aux Etats-Unis. De ce fait, «on aurait pu espérer une meilleure résistance du moral des chefs d'entreprise, juge Marc Touati, économiste à Natexis Banques Populaires. Et ce, d'autant que la consommation des ménages en produits manufacturés est restée très dynamique au cours de l'été».

Les perspectives de production sont en baisse dans tous les secteurs à l'exception de l'automobile. Même pessimisme quant à l'évolution de la demande, notamment les exportations. Mais c'est lorsqu'on interroge les patrons sur leur appréciation de la conjoncture en général, au-delà de la situation de leur entreprise, qu'ils se montrent le plus inquiets. Les «perspectives g