C'est un très gros chèque. 4,06 milliards de francs (619 millions d'euros). Et Jean-Marie Messier, le patron de Vivendi Universal, aimerait bien éviter de passer à la caisse. Le règlement doit être adressé à l'ordre du Trésor public avant ce dimanche. A moins que Bercy ne retouche son calendrier. Il s'agit du premier versement pour la licence UMTS, le téléphone de troisième génération. Mais Vivendi Universal renâcle.
Le 31 mai dernier pourtant, les deux lauréats SFR, filiale de Vivendi, et Orange France, filiale de France Télécom pavoisaient. Ils avaient remporté deux des quatre licences en jeu. Faute de candidats, les deux autres n'avaient pas trouvé preneur. La somme réclamée pour chacune des fréquences 32,5 milliards de francs (4,95 milliards d'euros) semble chaque jour plus ahurissante. Lorsqu'elle avait été fixée, en mars 2000, elle semblait presque bon marché comparée aux 252 milliards de francs (38,5 milliards d'euros) que les Britanniques avaient retiré de la vente aux enchères de leurs fréquences (1). Mais la crise des télécoms et la grande dégringolade des cours boursiers sont passées par là. D'où le lobbying intense déployé ces derniers jours à la veille de l'échéance.
Sauver la face. Lundi, Jean-Marie Messier a passé presque deux bonnes heures chez le régulateur. Dans cette affaire, l'ART (Autorité de régulation des télécoms) est un allié implicite. Jean-Michel Hubert, le président de cette instance, n'a jamais caché que la somme fixée par l'Etat lui semble