«Rebellez-vous !» Les bureaux de tendance, futurologues et autres experts de la mode ne cessaient de le répéter. La rentrée 2001 allait être «trash», «agressive», «explosive». Accessoire indispensable (et largement copié) de cette tendance violence : le collier «colt» de Chanel, à coordonner avec des pulls ou T-shirts ornés de fusils, pistolets, mitraillettes. Pour compléter l'arsenal, la marque Agent provocateur avait sorti un parfum en forme de grenade à dégoupiller ; les pendentifs en forme de lame de rasoir (Dinh Van, Bala Booste) faisaient déjà depuis longtemps fureur.
Camouflage. Au temple de la mode, chez Colette, les fashion victims se précipitaient fin août sur des bombers camouflages (Raph Simmons), des keffiehs et des jupes treillis (Fred Seagal). Le noir, le punk étaient déjà lancés, il était temps de surenchérir avec des ceintures cartouchières (Céline), des T-shirts inspirés de l'enlèvement de Patty Hearst (Wink) ou de Unabomber (Daryl Kerrigan). «C'est assez effrayant», résume Catherine Laroche, responsable des pages mode au magazine Biba: «Le 10 septembre, je commandais encore des pulls de Pierrot (créateur français installé à New York) avec de gros fusils brodés. Quand je regarde aujourd'hui mes derniers shoppings, je ne vois que des vêtements déchirés, effilochés, blanchis, qui ont l'air de sortir d'une explosion.»
Hier délicieusement subversifs, les articles de la mode agressive semblent aujourd'hui assez obscènes. Le dernier numéro d'Arena hommes plus, maga